Jean Paul Groove
Dans un monde secoué par mille turbulences, comment exfiltrer la tension et envisager des alternatives ? Et, surtout, comment s'exprimer en musique sans prendre la parole ? Pour répondre à ces questions, les trois musiciens de Jean-Paul Groove semblent aujourd'hui les mieux placés. Le batteur Denis Baeten, le guitariste Nils Hilhorst et le bassiste Jeremy Debuysschere se sont rencontrés sous le ciel de la capitale européenne. C'est là, à Bruxelles, qu'ils élaborent désormais les bases d'une formule électronique aussi abrasive que futuriste. Essentielle. Sous ses apparences mécaniques, la musique de Jean-Paul Groove ne doit pourtant rien à l'ordinateur ni aux machines. Fabriquée à la main, au plus près du cœur, la proposition électronique du trio se joue en présence de véritables instruments. C'est que le groupe s'appuie sur les préceptes de la "rétro-ingénierie". Ou l'art de reformuler les codages informatiques avec des moyens humains. Ce concept, popularisé par le batteur suisse Jojo Mayer (Nerve), cristallise les intentions du projet, mais aussi son nom. Une étrange ressemblance physique entre Jojo Mayer et un célèbre acteur français est d'ailleurs à l'origine d'un jeu de mots décisif. Arrivés à la musique via le jazz, les trois musiciens se détachent radicalement de leur formation académique sur un premier EP conçu à la jonction du beat et de la distorsion. Esprit punk dans un corps funk, Jean-Paul Groove ravive l'esprit originel de la rave avec une ardeur d'avance. Campés sur les ruines de la révolution industrielle, les cinq morceaux gravés sur "Violent Party Music" imaginent ainsi les contours d'un futur pluriel. À l'écart des robots, des algorithmes et des rythmes automatiques générés grâce à l'IA, le groupe bruxellois met l'humain au centre du processus créatif. Là où les corps dansent et interagissent à l'instinct. Exutoire concocté à la croisée des mondes, "Violent Party Music" prend le pouls de l'époque et imprime le tempo d'un lâcher-prise providentiel. Protagoniste d'une nouvelle scène électronique, Jean-Paul Groove a trouvé refuge sous le toit protecteur du Volta, centre névralgique de la création bruxelloise et lieu de rassemblement de toute une communauté artistique qui, de ECHT! à Tukan en passant par Lander & Adriaan, entrevoie d'autres façons d'envisager le dancefloor. Positionné à la pointe d'un mouvement musical sans précédent, Jean-Paul Groove pose à présent les bases de son univers : une galaxie aux possibilités infinies.